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XXX — À LUI-MÊME,
SUR SON ŒUVRE
Je l'ai achevé ce monument, plus durable que l'airain, plus haut que les royales pyramides, pour la ruine duquel ne pourront rien, ni la pluie qui pénètre et qui ronge, ni l'Aquilon déchaîné, la suite sans nombre des années, la fuite du temps.
Non, je ne mourrai pas tout entier; une grande part de mon être échappera à la déesse des funérailles. Toujours je grandirai dans l'estime de la postérité, rajeuni par ses louanges, tant qu'on verra monter les degrés du Capitole, auprès du grave pontife, la vestale silencieuse.
On dira qu'en ces lieux, où résonne l'impétueux Aufide, où roi d'un pays aride, Daunus gouverna des peuples sauvages, m'élevant au-dessus de mon humble fortune, le premier je fis passer les chants de la muse d'éolie dans la poésie italienne. Conçois un juste orgueil, ô ma Melpomène, et viens toi-même ceindre mon front du laurier de Delphes.
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ПАТЕН, Анри-Жозеф-Гийом (Henri-Joseph-Guillaume Patin), французский писатель, член французской Академии (1793-1876); был профессором латинской поэзии в Сорбонне.
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