| ||||||||||||||||||||||
|
АНТОЛОГИЯ
|
|||||||||||||||||||||
|
SUR LES HEUREUX SUCCÈS DE SA RÉGENCE. ODE.
Et dont les messagers divers En un moment sont aux oreilles Des peuples de tout l'univers; 5. Vole vite, et de la contrée Par où le jour fait son entrée Jusqu'au rivage de Calis, Conte sur la terre et sur l'onde, Que l'honneur unique du monde, 10. C'est la Reine des fleurs de lis.
Fut une merveille à nos yeux, Loin des hommes s'en alla boire Le nectar avecque les Dieux, 15. En cette aventure effroyable A qui ne sembloit-il croyable Qu'on alloit voir une saison, Où nos brutales perfidies Feroient naître des maladies 20. Qui n'auroient jamais guérison?
Viendroient des abîmes d'enfer, En de nouvelles barbaries Employer la flamme et le fer? 25. Qu'un débordement de licence Feroit souffrir à l'innocence Toute sorte de cruautés? Et que nos malheurs seroient pires Que naguìres sous les Busires. 30. Que cet Hercule avoit domptés?
De cet abominable jour, A peine la quatriìme lune Achìve de faire son tour; 35. Et la France a les destinées Pour elle tellement tournées Contre les vents séditieux, Qu'au lieu de craindre la tempête, Il semble que jamais sa tête 40. Ne fut plus voisine des cieux.
L'Allemagne a vu nos guerriers, Par une conquête fameuse Se couvrir le front de lauriers. 45. Tout a fléchi sous leur menace; L'Aigle même leur a fait place; Et les regardant approcher Comme lions à qui tout cìde, N'a point eu de meilleur remìde, 50. Que de fuir, et se cacher.
Pour toute sorte d'accidents, As borné le flux de nos larmes 55. Que peut la fortune publique Te vouer d'assez magnifique, Si mise au rang des immortels, Dont la vertu suit les exemples, * Tu n'as avec eux dans nos temples, 60. Des images et des autels?
Le grand Démon qui les instruit, Dont ta sagesse en nos provinces Chaque jour n'épande le fruit? 65. Et qui justement ne peut dire, A te voir régir cet empire, Que si ton heur étoit pareil A tes admirables mérites, Tu ferois dedans ses limites 70. Lever et coucher le soleil?
O bel astre, c'est que toujours Nos félicités commencées Puissent continuer leur cours. 75. Tout nous rit, et notre navire A la bonace qu'il desire; Mais si quelque injure du sort Provoquoit l'ire de Neptune, Quel excìs d'heureuse fortune 80. Nous garantiroit de la mort?
Et de carnages inhumains Ont fait en nos propres entrailles Rougir nos déloyales mains; 85. Donne ordre que sous ton génie Se termine cette manie; Et que las de perpétuer Une si longue malveillance, Nous employions notre vaillance 90. Ailleurs qu'à nous entre-tuer.
Vipereum crinem vittis innexa cruentis. Peste fatale aux potentats, Ne finit ses tragiques oeuvres Qu'en la fin même des états; 95. D'elle naquit la frénésie De la Grìce contre l'Asie, Et d'elle prirent le flambeau Dont ils désolìrent leur terre, Les deux frìres de qui la guerre 100. Ne cessa point dans le tombeau,
Succìdent selon nos desirs; Comme au printemps naissent les roses, En la paix naissent les plaisirs; 105. Elle met les pompes aux villes, Donne aux champs les moissons fertiles, Et de la majesté des lois Appuyant les pouvoirs suprêmes, Fait demeurer les diadìmes 110. Fermes sur la tête des rois.
Qu'invincible de tous côtés, Tu verras ces peuples sans bride Obéir à tes volontés; 115. Et surmontant leur espérance, Remettras en telle assurance Leur salut qui fut déploré, Que vivre au siìcle de Marie, Sans mensonge et sans flatterie, 120. Sera vivre au siìcle doré.
Dont les bois suivent les chansons, Rempliront de nouveaux Orphées La troupe de leurs nourrissons; 125. Tous leurs vœux seront de te plaire; Et si ta faveur tutélaire Fait signe de les avouer, Jamais ne partit de leurs veilles Rien qui se compare aux merveilles 130. Qu'elles feront pour te louer.
Commune à tous les beaux esprits, Plus ardent qu'un athlìte à Pise, Je me ferai quitter le prix; 135. Et quand j'aurai peint ton image, Quiconque verra mon ouvrage, Avoura que Fontainebleau, Le Louvre, ni les Tuileries, En leurs superbes galeries l40. N'ont point un si riche tableau. **
Laisse indifféremment cueillir Les belles feuilles toujours vertes Qui gardent les noms de vieillir; 145. Mais l'art d'en faire les couronnes *** N'est pas su de toutes personnes; Et trois ou quatre seulement, Au nombre desquels on me range, Peuvent donner une louange 150. Qui demeure éternellement.
135. Et quand j'aurai peint ton image Comme j'en prépare l'ouvrage, Sans doute on dira quelque jour: Quoi que d'Apelle on nous raconte, Malherbe pouvoit à sa honte 140. Achever la mìre d'Amour.
|
МАЛЕРБ БОЛЬШАЯ СОВЕТСКАЯ ЭНЦИКЛОПЕДИЯ | ||||||||||||||||||||